Incompris de son vivant, Paul Gauguin (1848–1903) est aujourd'hui reconnu comme l'un des géants du postimpressionnisme français et un pionnier du modernisme précoce. Rebelle dans l'art comme dans la vie, il a rejeté son éducation bourgeoise et son confortable emploi de courtier en bourse pour consacrer sa vie à la peinture. Finalement, déçu par "l'hypocrisie de la civilisation" et à la recherche d'un idyllique primitif, il a quitté Paris pour s'installer dans les mers du Sud, d'abord à Tahiti puis, plus tard, dans les îles Marquises. Il ne reviendra jamais en Europe. Dans les derniers mois de sa vie, il a écrit ce mémoire autobiographique spirituel et révélateur avec la demande qu'il soit publié à sa mort. Il est apparu pour la première fois en français en 1918 et a été traduit en anglais trois ans plus tard. Comme l'a écrit son fils Émile dans la préface, "Ces journaux sont un autoportrait éclairant d'une personnalité unique.… Ils mettent vivement en lumière pour moi sa bonté, son humour, son esprit insurgé, sa clarté de vision, sa haine démesurée de l'hypocrisie et du faux." Vastes et elliptiques, ces réflexions candides révèlent les pensées de Gauguin sur de nombreux sujets, y compris des opinions franches sur ses collègues artistes restés à Paris, sa relation tumultueuse avec Van Gogh et les charmes des femmes polynésiennes, tout en offrant des aperçus de sa vie souvent loin d'être idyllique dans les îles. Ce magnifique fac-similé reproduit la première traduction américaine des journaux, une édition limitée rare publiée à titre privé à New York en 1921 pour un groupe restreint d'abonnés. Avec des croquis pleine page de l'artiste, ces réflexions divertissantes et éclairantes nous offrent un aperçu unique de Gauguin l'homme et l'artiste.