Vers la fin de sa vie, Dorothea Lange a réfléchi : « Toutes les photographies — pas seulement celles dites ‘documentaires’... peuvent être renforcées par des mots. » Bien que la carrière de Lange soit largement saluée, ce lien entre les mots et les images a reçu peu d'attention. Observatrice sociale engagée, Lange portait une attention aiguë à la condition humaine, transmettant des histoires de la vie quotidienne à travers ses photographies et les voix qu'elles attiraient. Publié en conjonction avec la première grande exposition de Lange au MoMA en 50 ans, Dorothea Lange : Words & Pictures attire une nouvelle attention sur des œuvres emblématiques de la collection ainsi que sur des photographies moins connues — de la photographie de rue précoce aux projets sur le système de justice pénale. Les relations complexes de l'œuvre avec les mots montrent l'intérêt de Lange pour le pouvoir de l'art à sensibiliser le public et à se connecter à des récits intimes dans le monde. Présentant le travail de Lange dans ses divers contextes — livres de photographies, rapports gouvernementaux de l'ère de la Dépression, journaux, magazines, poèmes — ainsi que les voix d'artistes, écrivains et penseurs contemporains, le livre offre une compréhension nuancée de la carrière de Lange, et de nouveaux moyens de considérer les mots et les images aujourd'hui. Un essai introductif de la conservatrice Sarah Hermanson Meister est suivi de sections organisées selon des « mots » issus d'une gamme de contextes historiques : le livre de photographies phare de Lange An American Exodus, les magazines Life et Aperture, un guide illustré pour minimiser le racisme dans les procès avec jury, et bien d'autres. Ces contextes sont ponctués de contributions originales d'un groupe distingué d'écrivains, artistes et penseurs critiques contemporains, dont Julie Ault, Kimberly Juanita Brown, River Encalada Bullock, Sam Contis, Jennifer Greenhill, Lauren Kroiz, Sally Mann, Sandra Phillips, Wendy Red Star, Christina Sharpe, Rebecca Solnit, Robert Slifkin et Tess Taylor. Dorothea Lange (1895–1965) a dirigé un studio de portrait à succès à San Francisco dans les années 1920 avant de travailler avec la Resettlement Administration (et plus tard la Farm Security Administration) pour documenter les difficultés de la Grande Dépression et la migration du Dust Bowl. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lange a travaillé pour le gouvernement américain en photographiant les camps d'internement des Américains d'origine japonaise et l'économie de guerre de la Californie. Les photographies de Lange ont été largement publiées de son vivant. Lange a travaillé en étroite collaboration avec le conservateur John Szarkowski sur une rétrospective qui a ouvert à titre posthume en 1966 au Museum of Modern Art.