Présenté par son auteur - le pseudonyme Mynona (l'allemand pour "anonyme" à l'envers) - comme "la plus profonde expérience magique depuis Nostradamus", Le Créateur raconte l'histoire de Gumprecht Weiss, un intellectuel qui s'est retiré d'une vie de libertinage pour poursuivre ses ruminations philosophiques solitaires. D'abord rêvant puis rencontrant réellement une jeune femme séduisante nommée Elvira, Weiss découvre qu'elle a échappé aux griffes de son oncle, le Baron, qui l'utilisait comme cobaye dans ses expériences métaphysiques. Mais le Baron les rattrape et persuade Gumprecht et Elvira de venir dans son laboratoire, pour participer à une expérience visant à combler le fossé entre la conscience éveillée et le rêve en entrant dans un miroir conçu pour plier et mélanger les réalités. La fable philosophique de Mynona a été décrite par le légendaire éditeur allemand Kurt Wolff comme "une station plus loin dans le train de pensée imaginatif de Hoffmann, Villiers, Poe, etc.", lorsqu'elle est apparue en 1920, avec des illustrations d'Alfred Kubin (incluses ici). Avec cette première édition en langue anglaise, Wakefield Press présente l'œuvre d'un grand fabuliste allemand oublié. Mentionné à son époque dans le même souffle que Kafka, Mynona, alias Salomo Friedlaender (1871–1946), était une personnalité parfaitement divisée : un philosophe sérieux le jour (auteur de Friedrich Nietzsche : Une biographie intellectuelle et Kant pour les enfants) et un absurde littéraire la nuit, qui composait des contes d'humour noir qu'il appelait Grostesken. Ses amis et admirateurs comprenaient Martin Buber, Walter Benjamin et Karl Kraus.