Au milieu des années 1950, déclarant « il n'y a aucune raison de ne pas considérer le monde comme une peinture gigantesque », Robert Rauschenberg a commencé une série d'expériences radicales avec ce qu'il appelait des « Combines », un terme qu'il a inventé pour décrire des œuvres qui fusionnaient des objets rejetés comme des couvertures ou des pneus en caoutchouc avec des supports traditionnels. « Canyon » (1959), l'un des Combines les plus connus de l'artiste, est une grande toile fixée avec du papier, du tissu, du métal, des photographies personnelles, du bois, des miroirs et un objet très frappant : un grand aigle à tête blanche empaillé, ailes déployées, portant un oreiller tombant, et équilibré sur une planche de bois dépassant de la toile. « Canyon » est l'un des six Combines de la collection du MoMA, et une œuvre phare qui a contribué à révolutionner l'art dans la période d'après-guerre. Un essai de la conservatrice Leah Dickerman explore l'héritage de cette pièce extraordinaire et la situe dans une période clé de la carrière de Rauschenberg.