Les photographies de Sarah Jones abordent les genres picturaux établis et nos attentes associées en réduisant l'espace, le sujet et le geste. Ce livre, la première grande monographie sur cette jeune artiste britannique, rassemble des œuvres sur une période de 18 ans, y compris de nombreuses photographies jamais publiées auparavant, et examine les thèmes et préoccupations qui sont restés constants dans son travail. La séquence d'images choisie et arrangée par l'artiste spécifiquement pour cette publication est influencée par l'intérêt de Jones pour la manière dont nous voyons et représentons ses sujets choisis, en utilisant des tropes du stéréographe, du double, de la nature morte et du portrait. Jones s'est d'abord fait remarquer à la fin des années 1990 pour ses photographies prises dans les cabinets de psychanalystes. Ces sites provocateurs ont été explorés à travers sa pratique au fil des ans, en particulier les canapés qui, dans les images de Jones, montrent des signes visibles de l'empreinte des patients qui s'y sont allongés pendant la consultation. Ses études ultérieures bien connues sur les adolescentes prises inconfortablement dans le flash de l'appareil photo dans des environnements domestiques attirent l'attention sur la relation mise en scène entre le modèle, le photographe et le lieu. Les diptyques récents de chevaux et de rosiers font référence à la visualisation des premières impressions stéréographiques et explorent le potentiel de la photographie à révéler des perspectives étranges sur un sujet. Dans la série The Rose Gardens, Jones photographie l'avant et l'arrière des rosiers dans les jardins publics afin que les spectateurs puissent contempler les deux points de vue simultanément. L'impératif global de Jones est de regarder les sujets dépouillés jusqu'à une vérité émotionnelle. Les empreintes sur les canapés, la vue des roses qui commencent à se faner et le regard vitreux dans les yeux de ses modèles explorent tous des idées de beauté et de geste quotidien ritualisé.