Ne le dis pas à Sybil est un mémoire libidineux d'un maître conteur. George Melly (1926–2007) était impossible à ignorer dans les cercles culturels londoniens entre les années 1950 et 1990. Il s'est d'abord fait remarquer en tant que chanteur de jazz, notable pour ses chansons osées interprétées avec verve plutôt qu'avec une grande capacité technique. Une personnalité saisissante, Melly s'habillait en conséquence : ses costumes extravagants sont devenus une marque, et ses talents de conteur lui ont rapidement valu la célébrité en tant qu'invité de talk-shows télévisés (généralement des émissions de fin de soirée, pour des raisons de bienséance). Sa bisexualité joyeuse, racontée tout au long de ses trois volumes d'autobiographie, a scandalisé puis ravi un public dont les attitudes sexuelles ont évolué au fil des décennies qu'ils décrivent. Ne le dis pas à Sybil est un volume supplémentaire d'autobiographie qui traite plus en détail de l'attraction juvénile et durable de Melly pour le surréalisme, et de son amitié tout aussi longue avec le personnage contradictoire qui dirigeait le groupe surréaliste anglais, E.L.T. Mesens. Leurs aventures forment le cœur de ce livre - des aventures dont Mesens ne voulait pas que sa femme, Sybil, soit informée, d'où le titre du livre. Mesens était un sujet parfait, un artiste et farceur qui pouvait être aussi pointilleux et avare que le bourgeois le plus respectable. Les anecdotes des artistes qui ont exposé à la galerie de Mesens, tels que Schwitters et Magritte, parsèment le récit, un mémoire extrêmement affectueux d'un personnage véritablement plus grand que nature. Cette nouvelle édition est augmentée de photographies inédites relatives à Melly et au surréalisme anglais.