À la suite de son mandat en tant que peintre de cour pour la famille royale espagnole, l'art de Francisco de Goya a pris des sujets plus sombres et un style plus expressif, surtout pendant la guerre d'indépendance espagnole (1808–1814). On peut tirer beaucoup de choses du travail tendu et viscéral de cette période, y compris sa série de gravures connue sous le nom de Les Désastres de la guerre. Préoccupé par l'état du monde autant que par sa propre santé déclinante, Goya a passé 10 ans sur ce qu'il a personnellement intitulé Conséquences fatales de la guerre sanglante de l'Espagne avec Bonaparte, et autres caprices emphatiques. Famine, maladie, pillage, agression, torture, exécution—chaque image confronte les vies brisées des soldats et des civils ordinaires, accompagnée de légendes brèves et ambiguës telles que "Y no hay remedio" ("Et il n'y a pas de remède") et "Yo lo vi" ("Cela, je l'ai vu"). Ce livre relié en tissu reproduit fidèlement la première édition de l'ensemble complet des 80 œuvres qui a été publié en 1863, 35 ans après la mort de Goya. Il présente une qualité d'impression exquise sur du papier qui ressemble de près à la texture des gravures originales, dans un format et une échelle similaires. La guerre est encore une condition de l'existence humaine aujourd'hui ; les gravures de Goya sont intemporelles pour leur dénonciation véhémente des atrocités commises par tous les combattants, indépendamment de leurs affiliations nationales. Né à Fuendetodos, en Espagne, Francisco de Goya (1746–1828) s'est formé à Saragosse avant de s'installer à Madrid. En 1789, il a été nommé peintre de cour par Charles IV. Considéré comme "le dernier des Anciens Maîtres et le premier des modernes", son art mêlait des éléments du romantisme à une vision profondément personnelle et souvent critique de la société.