Publié à l'occasion de sa rétrospective tant attendue au Muzeum Susch, ce livre témoigne de la vision singulière de l'artiste italienne Laura Grisi (1939–2017) dans l'histoire de l'art contemporain. Née en Grèce, éduquée à Paris et vivant entre New York et Rome, où elle est décédée, Grisi a passé de longues périodes de sa vie en Afrique, en Amérique du Sud et en Polynésie. Cet engagement avec les cultures non occidentales a marqué de manière indélébile sa propre quête d'une pensée cosmique. Bien que son travail soit souvent réduit au Pop art, Grisi a toujours travaillé dans le motif fondamental du « voyage » — des lieux reculés visités et documentés, à la multiplicité des médiums utilisés. Grisi incarnait un sujet féminin apatride et nomade défiant les politiques d'identité, l'univocité de la représentation et l'unidirectionnalité du temps. L'œuvre de Grisi s'étend de ses avant-gardistes Peintures Variables du milieu des années 1960 et ses installations environnementales pionnières des années 1970 traitant du brouillard, du vent et de la pluie, à ses œuvres photo-conceptuelles des années 1980.