Ce volume passe en revue trois décennies de la pratique multiforme de Pacita Abad. Publié à l'occasion de sa toute première rétrospective, il inclut de nouvelles recherches et écrits de Julia Bryan-Wilson, Ruba Katrib, Nancy Lim, Matthew Villar Miranda, Victoria Sung et Xiaoyu Weng, une histoire orale éditée sur la vie et l'œuvre de l'artiste par Pio Abad et Victoria Sung, ainsi que des œuvres d'art et des documents d'archives jamais vus auparavant. Au cours de sa carrière, Abad a créé un corpus d'œuvres exubérant et varié qui était en avance sur son temps en promouvant une vision transculturelle du monde. Se déplaçant entre les Philippines, l'Indonésie, Singapour et les États-Unis, tout en passant également de longues périodes dans des dizaines de pays sur six continents, elle a interagi avec les nombreuses communautés d'artistes qu'elle a rencontrées lors de ses voyages. Puisant dans sa connaissance des traditions mondiales de la fibre, Abad a innové une forme d'art hybride qu'elle appelait la peinture "trapunto" (du mot italien trapungere, "broder"). Réalisées en cousant et en rembourrant ses toiles peintes au lieu de les tendre sur un cadre en bois, les œuvres résultantes, par leur portabilité, témoignent de son existence itinérante, tandis que leur association avec les textiles évoque des formes de travail féminines et non occidentales qui ont historiquement été marginalisées en tant qu'artisanat. Pacita Abad (1946–2004) est née à Batanes, aux Philippines. En raison de son activisme contre le régime de Marcos, elle a été contrainte de partir pour les États-Unis en 1970, où elle a étudié l'histoire asiatique à l'Université de San Francisco et la peinture à la Corcoran School of Art à Washington, DC, et à l'Art Students League à New York. Abad a créé plus de 5 000 œuvres d'art et a eu plus de 60 expositions personnelles aux États-Unis, en Asie, en Europe, en Afrique et en Amérique latine.